Tsagaan sar, la fête nationale pour le Nouvel an lunaire

Tsagaan Sar ou « Mois Blanc » est le nouvel an lunaire mongol. Le premier jour du Tsagaan Sar marque le premier jour de la première lune du printemps. Le calendrier lunaire est basé sur un système numérique de 12 : un siècle de 12 années, une année de 12 mois et une journée de 12 heures. Le monde, selon la théologie mongolo-tibétaine, est basé sur 5 éléments – fer, terre, feu, eau et bois – dont les couleurs respectives sont le blanc, jaune, rouge, bleu et noir. Chaque année correspond à un animal, un élément et une couleur.

L’appellation de « Mois Blanc » est sans doute liée à l’arrivée des produits laitiers. En effet, après un hiver long et souvent rude, les animaux peuvent enfin produire davantage de lait. Le nouvel an peut avoir lieu fin janvier ou en février, en fonction du calendrier lunaire.

 Pour les Mongols c’est l’une des fêtes les plus importantes de l’année avec le Naadam (fête nationale) en juillet.

Ils célèbrent le Tsagaan Sar comme le passage à une nouvelle année. Ainsi c’est aussi l’occasion de fêter tous les anniversaires d’un seul coup. Une semaine ou deux avant le Tsagaan Sar, ceux qui sont bouddhistes se rendent chez le lama pour bien terminer l’année et recevoir des conseils pour bien réussir l’année à venir, par exemple ne pas manger de viande de chèvre. C’est aussi le moment, pour ceux qui pratiquent peu le reste du temps, de se rendre au monastère afin d’y faire tourner quelques moulins à prières.

Avant le « bituun » qui est le réveillon du premier jour de la nouvelle année, les familles font une sorte de nettoyage de printemps. Ils rangent et lavent leur maison, leur appartement ou leur yourte. Ils rapiècent et lavent leurs vêtements. Et ils préparent aussi lors de soirées en famille les centaines de « buuz » (raviolis à la viande de mouton) qu’ils vont manger et offrir aux invités lors des visites qui ont lieu les premiers jours de la nouvelle année. Durant ces soirées tout le monde met la main à la patte, la cuisine n’est plus alors l’apanage des femmes seulement. Ils préparent également les gâteaux du Tsagaan Sar : les « khiviim boov ». Ceux-ci sont disposés en couches successives, selon l’âge du maître de maison, sur un plat et au dessus de cette pyramide on dispose des petits bonbons ou des sucres qui seront mangés par les invités.

Pendant la soirée du « bituun » (le dernier jour de l’année) les gens sont vêtus de la traditionnelle « deel », pour les jeunes des villes c’est quasiment le seul événement qui leur offre l’occasion de porter cette tenue traditionnelle. Ils sont en famille, mangent un gros repas, boivent de la vodka et font des vœux pour la nouvelle année. Généralement on se couche très tard ce soir là et on se réveille très tôt le lendemain matin. Le matin du nouvel An avant tout il faut commencer par saluer ses aînés en mettant ses avants bras sous ceux de ses aînés ou sur ceux de ses cadets. Ce matin-là chacun a des choses précises à faire selon son année de naissance et le calendrier bouddhiste. Par exemple il doit se diriger dans une des quatre directions, il doit faire quelque chose en lien avec l’un des 5 éléments etc…

 Puis commence la série de visites à la famille et aux proches (des amis chers, des gens que l’on connaît de longue date…). Selon les années et l’âge du chef de maison, on reçoit les visites ou bien on se rend chez les autres. Vêtus de sa « deel », on mange des buuz à n’en plus finir et on boit de la vodka, on joue à des jeux, les vieux se remémorent des événements de leur jeunesse. C’est l’occasion de voir des gens que l’on ne rencontre pas souvent, des parents lointains par exemple. Tout le monde est content et toutes les générations sont confondues. Et cela dure environs 4 jours ou plus parfois. Durant ces visites les tabatières s’échangent en se souhaitant de bien passer l’hiver, on s’offre des cadeaux et, enfants comme adultes jouent à des jeux comme les échecs ou les osselets.

A la ville comme à la campagne, à chaque fois que l’on croise quelqu’un pour la première fois de l’année, on le salue d’une manière particulière selon son âge et avec un khadag (une écharpe à offrandes bleue). On offre une multitude de cadeaux et on en reçoit autant.

L’ambiance est bonne, les gens vont et viennent, sortent et rentrent sans interruption et peu importe l’heure, on dort là où on termine les visites de la journée puis ça reprend le lendemain.

Pour le novice ou l’étranger cette fête est l’occasion de voir les gens dans leurs plus beaux habits et dans un moment de bonheur particulier. Le partage et le respect des anciens sont de mise, les discussions vont bon train, le flou artistique le plus total règne. Cela permet aussi de se rendre compte de la taille d’une famille, et de comprendre qui est l’oncle, le frère ou le cousin de qui.

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